LES ACTES et mentions INSOLITES DES REGISTRES D’ETAT CIVIL    
 

Bagnard

Le 27 septembre 1748 , Louis XV abolit l'institution des galères . C'est la création des bagnes et des travaux forcés.

"Les condamnés aux galères étaient d'abord livrés au supplice du fouet , marqués , puis quand ils étaient en nombre suffisant , enchaînés et trainés de ville en ville sous la garde des chiourmes jusqu'au lieu de leur destination . On les enchaînait aux galères , chacun à leur banc "

Extrait du "dictionnaire historique des institutions,
mœurs et coutumes de la France"(Chéruel)

Voir  aussi
* Les bagnes 'descendants' des galères
* Histoire de la 'marine des galères' page 309
* Récits de Huguenots condamnés aux galères

A leur apogée vers 1690, on compte 40 galères et 12000 rameurs en France , principalement dans le port de Marseille où est établi "l'arsenal des galères" dédié à l'armement des galères du roi.  Puis leur nombre va décliner au profit des grands vaisseaux à voile. Ces rameurs , très rarement volontaires, sont majoritairement des condamnés de droit commun .
Des esclaves d'Afrique, de Grèce ou d'Asie sont aussi engagés sur les galères et portent tous l'appellation de "turcs" .

Marseille -St Martin (06)   1694

Soliman , 30 ans , est natif de Tripoli "turc de religion , esclave sur l'une des galères du Roy nommée La France"  . Il sera baptisé le 7 février 1694 étant " parfaitement instruit de toutes les vérités et misteres de notre Ste Relique "

Ad13 -Marseille St Martin- Vue20/164

"Soliman fils d'hebraim et de fatema natif de tripoli âgé de 30 ans
turc de religion esclave sur l'une des galères du Roy nommée La France a
esté parfaitement instruit de toutes les vérités eet misteres de notre Ste relique
par messire Gratian Naquet prêtre et aumonier pour l'instruction des turcs qui sont
sur les galères de sa majesté , enfin ledit Soliman se presanté à nous par ordre de
Mr le grand vicaire pour estre baptisé dans notre paroisse qui a esté par ---
Jean Baptiste baptisé ce 7eme février 1694 (...) "

Evidemment, les galériens vivaient dans des conditions effroyables et la mort les prenaient rapidement. Mais la route était longue pour arriver jusqu'au port d'embarquement et le trajet ou la détention dans les prisons se montraient tout aussi impitoyables pour ces condamnés.

Condrieu (69) - 1743

C'est sans doute lors de son transfert que Mathurin Bureaud "condamné aux galères" venant des prisons de Saumur est mort " dans la chaine"  à Condrieu.  Le curé en charge de la sépulture devait alors fournir un certificat de décès au convoyeur.

Ad69 Condrieu 64GG23 Bms 1743- vue 28/34

"Mathurin Bureaud condamné aux galères pris dans les prisons de Saumur
est mort dans la chaine agé de soixante ans environ et a été inhumé dans le
cimetière de l'église parroissiale de Condrieu le vingt six septembre mil sept
cent quarante trois (...) "

Ce condamné à 6 ans de galère par le tribunal de Laval , décédera à Baugy 1 an plus tard.

Merci à Isabelle de St Malo bénévole sur le site registres18

" Le six septembre mil sept cent quarante trois a été inhumé dans le cimetière
Jean le Gendre âgé de cinquante cinq ans ou environ Condamné aux galères
pour six ans, par sentence du Grenier à sel de Laval en datte du treize
octobre 1742 , présents Jean Roux tisserand et Vincent Deslias marguillier
qui ont déclarés ne savoir signer de ce enquis .
Petitfils Curé de Baugy    "
 

Les registres de Limonest (Rhône) relate la mort d'un inconnu tué dans les bois par les soldats en décembre 1746.
Le curé se charge alors de la sépulture mais note auparavant que l'homme "avoit un cachet sur le front" .

Il est fort probable alors que l'individu soit un évadé peut-être condamné aux galères .
Effectivement , après leur condamnation,  ceux-ci subissaient la "flétrissure", opération qui consistait à marquer au fer rouge, une partie du corps , le front ou l'épaule.

Voir Ad69 Limonest - Reg 4E 1929 bms 1749 vues 8 et 9 / 9