LES ACTES et mentions INSOLITES DES REGISTRES D’ETAT CIVIL
    
 

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Le Moyen-âge réserve bien des surprises en matière de coutume !
Ainsi, il en est une qui accordait la vie sauve à un condamné à mort s'il était demandé en mariage (et s'il se mariait) , même quelques secondes avant son exécution .
Heureux donc les condamnés célibataires ! 
Cependant, l'honneur de quelques jeunes filles ayant "fauté" ne s'est-il pas trouvé sauvé par de tels mariages?

 

Commune de Marsac-en-Livradois (Puy de Dôme) 31 mai 1660

Jean Ravalhon condamné à mort pour meurtre se voit demander en mariage par Marie Boucheyron
" qui a requis instamment le capitaine de la compaignie de luy vouloir accorder
ledit Jean Ravalhon en mariage
" quelques minutes avant l'exécution.
Le mariage fut accordé, et même si l'acte ne le précise pas , nous pouvons supposer que l'heureux époux fut gracié.

 

 

" L'an mil six cent soixante et dernier jour du mois de may Jean Ravalhon
soldat de pied du regiment de Mr de Xavallie ayant esté condamné a passe
par les armes par deliberation du conseil de guerre tenu entre les principaux
officiers dudit regiment a cause du meurtre commis de la personne de Estienne
Convers habitant au village des gayaures en cette paroisse et a cette
fin conduit hors le bourg de marsac a la place de la (...) pour
estre executé, sa sentance ayant este leue publiquement et toutes
choses disposées. C'est presentee Marie Boucheyron qui a requis
instamment le capitaine de la compaignie de luy vouloir
accorder ledit Jean Ravalhon en mariage qui luy fut donné
et ensuitte le contrat de mariage passé au mesme lieu en
présence de plusieurs personnes qui ont signe ledit contrat avec Baisset
notaire royal, en apres conduit a leglise de St Jean pour celebrer
ledit mariage par paroles et qu'ils ont fait avec les sollennites
requises en ma presence et d'Antoine Sauvage soussigné chirurgien et
de gregoire Clauet qui a signe et de plusieurs autres qui nont
seu signer ledit jour et an "

 


Ad63 Marsac en Livradois M 1626-1665 Vue 53

 

 
 

Voici un autre acte de mariage associé à une condamnation par pendaison.

Le mariage se déroule à Boulogne-sur-Mer en 1597. Pierre Chenal , cavalier de la garnison du château du Mont Hulin, épouse Marie de Floier.
Rien d'exceptionnel jusqu'à maintenant !
Cependant, "ledit mariage ne fut consommé cause de l'empechement qu'y aporta la mere" . La mère de l'épouse avait-elle l'intuition que cet homme n'était pas fait pour sa fille ? En tout cas, on apprend dans le même acte que l'époux sera "pendu et exequuté sur le marché de Boulogne" 1 ou 2 mois plus tard, "ayant esté subsonné de vouloir trahir le chateau du Monthulin pour le mettre entre les mains de l'espagnol"
 

Le mariage ayant bien été célébré, il sera sans doute dissout du fait de la non consommation de celui-ci et de la mort de l'époux.
Notons que si le curé a pu associé les 2 évènements distants de 1 ou 2 mois, c'est parce que le registre est le second exemplaire du registre qu'il aura rédigé sans doute en fin d'année.

Le Mont-Hulin dans le Pas-de Calais est un site stratégique sur lequel fut construit un fort en 1545 après la prise de Boulogne par les anglais.
En 1597, année du mariage cité, les espagnols s'emparent du fort du Mont-Hulin.

L'histoire complexe du Mont-Hulin et des différents assauts qu'il a subi à cette époque sont relatés ici :
Notice sur le château-fort du Mont-Hulin 

Voir aussi  : Le Mont-Hulin

Merci à Bruno Bel pour cet acte !

 

« Le sixiesme de septembre ont esté espousés Pierre Chenal
chevalier de la garnison du château de Mont Hulin et Marie
de Floier paroissiene de --- fiancés et deux bans proclamés
en l’église dudict --- par Mre Fremin du Chossoy curé
dudict lieu du troisieme dispanse et furent presens
(…) ledict mariage ne fut
consommé cause de l’empeschement quy aporta la mere
de ladicte Marie asistee et favorisee de l’advocat et procureur
du Roy disant navoir consenty audict mariage et toutefois
n’avons faict aucune opposition au bans. Et un mois ou deux
apres ledict Pierre Chanal fut pandu et exsguute sur le
marché de Boulogne ayant esté subssonne de vouloir trahir
le cateau de MontHulin pour le mettre entre les mains de
l’espagnol . »

 

 

 


Ad62-Boulogne-sur-Mer - 1553-An I- Vue 1137

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