LES ACTES et mentions INSOLITES

Dans les registres paroissiaux, il n'était pas rare pour le curé d'inscrire la cause d'un décès. Les maladies les plus courantes étaient alors identifiées par des noms d'usage parfois régionaux et souvent en relation avec un Saint que l'on invoquait afin de guérir les maux. Voici une liste non exhaustive des différents maux que l'on rencontre et les maladies qui leur sont le plus souvent associées. Nous verrons ensuite comment l'on peut mourir de "grand graine" à Moras-en-Valloire dans la Drôme ! Et enfin les inscriptions exceptionnelles dans un registre d'État-civil après 1789 des causes de la mort des défunts en 1853
Mal de St André Dysenterie Mal des Ardents ou Feu de St Antoine Ergotisme gangréneux Mal de Ste Blanche Furoncles Mal de St Cloud Abcès Mal de St Jean , Mal de St Donat Epilepsie Mal de Ste Euphémie Syphilis Mal de St Fiacre Hémorroïdes Mal de Ste Geneviève Syphilis Mal de St Gilles Cancer , Peur , parfois l'Epilepsie Mal de St Job Vérole, Lèpre Mal de Ste Marie Gale Mal de St Marcoul Ecrouelles Mal de St Mathurin Folie Mal de St Maur Goutte Mal de Ste Reine Gratelle Mal de St Roch Peste Mal de Ste Rose Pellagre Danse de St Guy Chorée	Grâce au savant officier public M. Desortiaux de Sornac (Corrèze) , nous trouvons mention d'autres maux illustrés ci-après sur cette page : Fausse pleurésie Maladie de langueur Maladie de plénitude Maladie de vieillesse Maladie fiévreuse Maladie putride Maladie chatare (Ad19 Sornac D1793-1796)
"etant attaqué d'une fausse pleurésie"
"lequel est mort d'une maladie de langueur" qui définit le plus souvent un état de grande faiblesse morale et physique.
"etoit decedée dune maladie de plenitude" qui correspondrait peut-être à l'asthme
"etoit décedé de maladie de vieillesse"
"decedée d'une maladie fievreuse "
"(...) de maladie putride " qui désignait la peste au 17e siècle. La peste n'étant plus en France à la fin du 18e siècle, il s'agit sans doute ici d'une "fièvre putride" que l'on rencontre plus fréquemment dans les textes médicaux mais dont la maladie n'est pas identifiée.
"dune maladie appelle le chatare " qui pourrait être la maladie respiratoire nommée catarrhe

Commune de Moras-en-Valloire (26) - 20 juillet 1725

Voici un curé sans doute moins instruit des maladies que le curé de Sornac :
Le 20e juillet 1625 ay enterre à st
esprit Aymar Peillon lequel mourut de
grand graine au bras droict et huict
jours après, je enterra sô fils aagé de
envirô 18 mois"
Il faut bien sûr comprendre qu'il s'agit de la gangrène !

Ad26 Moras-en-Valloire Bms 1623-1690 vue74

Les registres d'État-civil après 1789 ne nous renseignent pas sur les causes de décès, sauf celui de la commune de Courtenay (45) !

En effet, tous les actes de décès de l'année 1853 comportent la cause de la mort en marge.
La précision des noms des maladies laisse supposer qu'un médecin a fait un diagnostic approfondi.
Curieusement, ce genre de notes ne sont faites qu'une seule année. Alors pourquoi cette année-là 1853 ?!

Cela restera sans doute un mystère !
Nous savons cependant qu'en l'an 1853, une épidémie de choléra débute en Angleterre à la mi-août pour atteindre Paris courant novembre.
Il aurait été alors judicieux de noter les causes de décès pour repérer l'arrivée du choléra dans la commune, mais pourquoi le faire dès le début de l'année ?

C'est surtout en 1854 que le choléra causa le plus de morts en France et sans doute sur cette commune, comme le montrent les chiffres suivants.
A Courtenay, on compte 69 décès en 1851, 42 en 1852, 58 en 1853, 85 en 1854 et 79 en 1855.
L'épidémie fera plus de 143 000 victimes en France

D'après la liste des maladies citées, nous trouvons entre autres l'apoplexie, la phtisie , la pleurésie, la fièvre typhoïde, mais aucune mention de choléra n'est portée en marge.

Merci à Georges :) HOUY pour ces mentions !

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