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Les édifices religieux constituaient une
tentation prometteuse pour les voleurs tant ils
renfermaient d'objets précieux !
Ainsi, les ciboires et les calices d'argents ou de cuivre , les troncs remplis
de monnaie
et d'autres œuvres d'art représentaient une grande richesse . Même les reliques
faisaient l'objet de trafics fort lucratifs .
Dans les actes qui suivent , nous avons plusieurs mentions de vols dans les
églises et les sacristies où sont dérobés ,
entre autre , des calices, des croix, des reliques, de l'argent et des chasubles
galonnées en or et argent !
Nous verrons aussi quelques descriptions de châtiments particulièrement sévères
que l'ont réservait à ces voleurs des biens de l'Eglise.
Mais commençons par découvrir le récit d'une tentative de vol dans l'église de Pierrefitte-sur-Loire (Allier) en 1725. Selon le curé, ce sont quatre hommes qui , en pleine nuit, vont briser 2 barreaux de fer "quoy que fort gros" de la fenêtre de la sacristie . Sans doute seront-ils déranger par du bruit dans la rue qui les fera s'enfuir sans commettre de vol. Il y avait pourtant "en la sacristie pour mille livres environs d'argenterie , d'ornements riches et linges très fins ". "accident |
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En 1747 , à Collonges-au-Mont-D'or (Rhône) , la porte de la sacristie fut forcée et un trou fait à travers le mur . Deux calices d'argent, une croix d'argent avec une relique de la vraie croix , six ou sept francs furent dérobés. Plusieurs habitants du village signèrent la mention du curé dans son registre et celui-ci jura sans doute , mais un peu tard , qu'on ne l'y reprendrait plus! Il avertit ainsi ses "successeurs de ne rien tenir de précieux a la sacristie " .
" Nota 1° que le nuit du
troisieme et quatrieme de mois passé second |
=>
outre un petit ciboire dont on se servoit pour porter le St Viatique
aux malades le grand autel se trouva découvert et dessus étoit la clef du tabernacle sans doute que quelque contretenus les empécha de porter plus loin leurs mains sacrilèges ; ils ne toucherent point au tabernacle, et l'on n'a point trouvé que rien manquât ny au linge ny aux ornements . comme ce jour, ainsi que je l'ay marqué se trouvoit le second dimanche de l'avent , toute la paroisse a eté temoin de la fracture et du vol. je me suis contenté de faire signer icy avec Mr le Vicairiat avec moy cinq ou six des principaux habitants . le tout pour servir ce que de raison, et pour être en cas de besoin un avertissement a mes successeurs de ne rien tenir de précieux a la sacristie . fait a Colonge ce sixieme janvier mil sept cent quarante sept . " l'acte original : ici vue4/18 |
Le vol d'objets sacrés dans la sacristie de la paroisse de Joux (Rhône) en 1769 donna lieu à ce que l'on appelait alors une "dépollution" du lieu ayant subi le sacrilège . Voici ce qu'écrit le curé à ce sujet : " apres cette horrible prophantion jay donné la bénédiction du St Sacrement avec le ciboire apres avoir fait amande honorable avec le peuple" Il note qu'une croix d'une valeur
de 600 livres avait déjà été dérobée dix années plus tôt et met en
garde ses successeurs "de
prendre garde a fortifier les eglise "l'an mil sept cent cinquante trois
et la nuit de treize |
![]() Ad69 Joux 102GG1 1753 vue10 |
Un autre témoignage de vol dans une sacristie se trouve dans les registres de Malicorne (Sarthe) . En 1770, de nombreux objets furent dérobés mais ce qui est notable c'est le fait que les malfaiteurs " emporterent (les étoles, chasubles et voiles) dans les champs de Meréville, les degallonerent au pied d'un pailli qui y etoit alors , les foulerent aux pieds dans la boue et la fange " avant de les abandonner. "La nuit du cinq au six avril 1770
surveille du |
=> le tout gallonné en
or et argent fin, les empor- terent dans le champs de Meréville, les degallon- nerent au pied d'une paillé qui y etoit alors, les foulerent aux pieds dans la boue et la fange , apres quoy ils les jetterent dans le parterre du prieuré par dessus le mur près de la ruelle qui conduit a ... ou apres plusieurs recherches on les trouva eparses sur la terre déchirées en plusieurs endroites et gastés par la pluye et la boue . Ce vol auroit fait gros à la fabrique de plus de huit cent livres si des person- nes pieuses n'en eussent reparé une partie à leurs frais " l'acte originale ici vue71 |
De tout temps , le vol fut sévèrement puni et en 1724 , une déclaration royale légifère sur les châtiments imposés aux voleurs. Les sanctions sont impitoyables : au minimum , le coupable est soumis au fouet et la marque (au fer rouge) , alors qu'un vol avec circonstances aggravantes pouvaient conduire aux galères, à l'enfermement à perpétuité ou à la mort . Voir ici Un vol commis contre une autorité (l'église, l'état ou un maitre par son domestique) était sévèrement puni , comme nous le découvrons dans les actes suivants . |
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En 1721 , le curé de
Pruillé-l'Eguillé (Sarthe) mentionne le châtiment terrible
infligé à l'auteur des vols d'objets dans son église deux mois
plus tôt . Le voleur "fut brulé vif a chasteau du loir apres avoir fait amande honorable , et le poing coupé pour avoir volé dans notre église " . Le curé ne semble pas ému par une telle sentence !
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![]() Ad72-Pruité-l'Eguillé 1707-1740 vue130 |
Une autre condamnation pour vol dans l'église de Dangeul (Sarthe) est inscrite en 1737. Les hommes , seulement soupçonnés d'avoir commis l'infraction , ont fait 4 mois de prison au Mans, puis furent condamnés au fouet et au carcan , mais ne reçurent que le fouet "seulement" ! "la nuit du 20 au 21 aoust la
sacristie a esté |
![]() Ad72 Dagneux 1700-1739 vue26 |
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